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30 octobre 2008

Santa Barbara is toxic...

Anecdote du jour bonjour! (oui Jean-Luc, meme si ca s'est passe il y a 4 jours...)

Donc Dimanche je suis sortie de Los Angeles pour la premiere fois en 6 mois, avec Henriette, ma voiturette. Au debut, on s'est dit que c'etait pas gagne vu que j'ai mis 18 minutes pour arriver a entrer sur la Freeway (equivalent du peripherique puissance 5 voies) qui se situe a 150 m de la porte de la maison.

Mais j'avais des circonstances attenuantes dont vous ne saurez jamais rien ce qui cree un suspense insoutenable et une tension dramatique des plus hitchcockiennes d'entree de jeu...

Bref, on arrive a 14h dans la ville qui te diras Why tu as le mal de vivre, et il fallait qu'on reparte a 17h30, donc on avait 3h30 pour profiter un peu...

Santa Barbara c'est genre Reims en Californie: quand tu viens de Paris y passer un week-end tu te dis qu'il fait bon vivre dans cette petite ville ou tout le monde marche en poussant des poussettes, et qu'un centre-ville compose d'une rue c'est quand meme pratique et tout a fait charmant! Et puis bon, au bout de deux heures tu realises que vivre ici pendant un an, dix ans ou une vie ca peut devenir angoissant...

Je reste quand meme tres sensible au serein anonymat offert par les megalopoles...

Donc SB c'etait chouette pour l'etre urbain que je suis depuis 6 mois, sans pour autant etre de l'ordre du bouleversement emotionnel et climatique. Et puis, je confesse, sur les 3h30 j'ai quand meme reussi a m'endormir une bonne partie sur la plage, la tete dans les algues et les pieds dans les crottes de mouettes. (noooooooooooooooooooooon, c'est pas vrai: la tete dans le sable chaud et les pieds...dans le sable chaud aussi jean luc! -je ne voulais pas vous deprimer...-)

Apres cette petite sieste salvatrice, nous decidames d'aller nous re-hydrater. Choquee, j'apercois un cafe qui n'est ni un Starbucks, ni un Coffee Bean, ni un Peets Coffee (les equivalents de Pepsi et Coca, Rebook et Nike ou McDo et Burger King...tout est franchise aux US. Ils ont tout pique aux Japonais, mais l'ont joue subtil: a mort le particularisme individuel! Hara-kiri!!)

Je m'egare.

Emerveillee de voir un cafe independant, je rentre. Non-content de se demarqer par son anonymat, ce bel edificie beneficie d'une charmante mezzanine que meublent fauteuils en velours et canapes en cuir. Ne me reste plus qu'a atteindre les escaliers pour verifier qu'il reste suffisement de place pour nos royaux posterieurs mais l'acces en est bloque par une blonde un peu vulgaire, la moitie du visage engloutie sous des lunettes de soleil, attendant que son cafe soit pret.

(aparte: Les US sont les rois du libre-service. Tu commandes un cafe, tu attends debout pres du comptoir qu'on te le fasse. Ne va pas t'assoeir, parce que personne ne viendra. Il y a meme des franchises ou on te donne ton plat, mais tu dois aller chercher tes couverts...Arrigato!!)

Mon niveau d'anglais me le permettant, je me dirige vers la blonde, le regard determine et le menton sous la bouche, et de ma voix de myope declame: ' Excuse me!''

Et la je sens la panique s'emparer de ma non-interlocutrice. Je devine des yeux de veaux rouler dans leurs orbites, elle recule d'un pas, de crainte que je ne la frappe peut-etre, puis finit par recevoir la neuro-transmission l'informant que je suis un etre pacifique, et que sous ma couche d'accent-cocorico je tentais seulement de maniere eliptiquement sutbile de lui demander de bouger son cul. Ce qu'elle fait.

Et tandis que mes orteils endiables entreprennent de grimper les quelques marches qui me separent d'une eventuelle place assise, une voix derriere moi susurre dans les aigus:

'Mais putain, c'etait Britney Speaaaaaaaaaaaars!'

Voila ami-e, je peux mourir en paix car j'ai enfin eu l'occasion de dire a Brit de bouger son cul...De maniere detournee certes, mais elle aura la sagesse suffisante de lire entre les lignes de mon anglais-cocorico. C'etait donc la cerise sur la tarte aux poires que fut mon passage a Santa Barbara.

Maintenant poire et cerise font ils bon menages? De cela je te laisserai trancher ami-e...

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